La vieillesse aujourd'hui
La société d’aujourd’hui, qui voue un culte à la jeunesse, véhicule beaucoup de représentations négatives de la vieillesse. Pour Régine Detambel[1] « il règne autour de la figure du vieillard une monstrueuse inculture ».
Ainsi, la vieillesse s’apparente à un naufrage, elle est confondue avec la maladie, elle suscite crainte et dégoût. Face à cette image dégradée de la vieillesse, la réalité de l’expérience de la vieillesse est toute autre. Car malgré les problèmes liés à l’usure du corps, la vieillesse n’est pas un moment de la vie dépourvu de désir, de projets, de création.
Régine Detambel[2] cite l’exemple de nombreux artistes qui ont continué de créer avec passion jusqu’à un âge avancé. Pour Christophe de Jaeger il s’agit d’accepter la vie que l’on a passée, sans regrets, et d’accepter également de ne pas avoir réalisé certains de nos rêves. L’enjeu pour la personne vieillissante est de ne pas se couper du monde et de ne pas renoncer à faire des projets.
Différenciation entre les handicaps et les pathologies du vieillissement
Profitant des progrès de la médecine, de meilleures conditions de vie, comme tout le monde, les personnes en situation de handicap vivent plus longtemps. Cela a pour conséquence le vieillissement. Ce vieillissement peut générer des problèmes supplémentaires s’ajoutant au handicap et compliquant davantage la vie des personnes atteintes.
Même si les causes de handicap sont hétérogènes, il est généralement reconnu que les effets du vieillissement peuvent intervenir dès l’âge de quarante ans dans certaines situations de handicap et bien plus tôt dans le cas du polyhandicap. Les familles et les professionnels, qui accompagnent ces personnes, doivent alors être attentifs à repérer et à prévenir d’éventuelles difficultés afin que les personnes puissent vivre le mieux possible cette période de la vie.
Les conséquences démographiques de l’avancée en âge des personnes en situation de handicap sont une préoccupation récente des pouvoirs publics. Deux rapports, ont contribué à cette prise de conscience : celui de Paul Blanc en 2006 et celui de Patrick Gohet en 2013.
Rapport de l’ANCREAI (Jean-Yves Barreyre et Muriel Delporte. 2018)
« Rapport : le vieillissement des personnes en situation de handicap, opportunité d'un nouveau devenir ? »[3]) :
« Sur les 7485 ESMS (335 556 places) pour adultes handicapés recensés, 57% accueillent des personnes handicapées âgés de 60 ans ou plus et près de 30% de la population accueillie a 50 ans et plus (43,2% en FAM, 41,7% en foyers de vie). La question de l’avancée en âge des personnes handicapées accueillies ou accompagnées par le dispositif français est donc un fait social établi par l’enquête. Pourtant, seulement 220 structures, soit 3 %, ont au moins une unité PHV pour un total de 4 642 places, ce qui représente 1% des places totales (8% en FAM et 3% en foyers de vie) ».
[1] Régine Detambel. « Il règne autour de la figure du vieillard une monstrueuse inculture ». In vieillir handicapé. Yves Jeanne. 2011. Editions Erès. Toulouse. Pages 159 à 167.
[2] Ibid.
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