Handicap mental et parentalité

Publié le 24 novembre 2023 à 19:21

Être comme les autres

Les normes sociétales imprègnent les personnes vivant en établissement médicosocial comme elles imprègnent tout le monde, façonnant les conduites et nourrissant les projets ou les fantasmes de chacun.

Telle femme rêve de se marier, d’avoir des enfants et d’habiter dans une villa. Tel jeune homme s’imagine au volant de sa voiture. Si ces projets peuvent paraître, pour l’entourage, au regard des conséquences des déficiences, hors de portée, ils correspondent cependant à un désir de réalisation de soi, d’être comme tout le monde. Ces projets doivent pouvoir être exprimés, discutés et pris en compte par les accompagnants. En aucun cas ils ne doivent être minimisés, dévalorisés ou niés.

La parentalité

Par exemple, la parentalité des personnes avec une déficience intellectuelle est difficile à envisager pour leur entourage. Le désir d’enfant, qui peut correspondre à des sentiments très profonds chez les personnes avec une déficience intellectuelle, pose la question de leur responsabilité vis-à-vis de l’enfant à venir et de leur capacité à l’élever, souvent liées au niveau de déficience.

Selon Agathe Diserens [1], ce désir peut avoir plusieurs origines : imiter son entourage, être dans les normes sociétales, être reconnu comme adulte, retenir son partenaire, accomplir sa vie de couple, se sentir pleinement femme ou homme, donner un sens à sa vie, plus rarement concevoir un vrai projet de maternité.

Toute la difficulté va être pour le professionnel ou la famille, d’évaluer le degré de lucidité de la personne quant à ce que représente et engage la venue d’un enfant, d’accompagner la personne dans la réalisation de ce projet malgré les obstacles ou, si les obstacles sont insurmontables, l’accompagner dans la prise de conscience et l’acceptation de ses limites, ce qui est aussi une manière de devenir adulte.

[1] Agathe Diserens, C. & Vatré, F., « Une personne handicapée mentale peut-elle être parent ? », Thérapie Familiale, vol. 24(2), 2003, p. 199-211. https://doi.org/10.3917/tf.032.0199. Consulté le 11/09/2020.

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